La Twictée : qu'est-ce que c'est ? - Circonscription Dieppe Est

La Twictée : qu’est-ce que c’est ?

, par Odile Fleury

Informations sur ces dictées en ligne, collaboratives et actives.

Depuis bientôt trois ans, des dictées en ligne, collaboratives et actives sont apparues sur le réseau social Twitter. Ce sont les twictées.
Comment les mettre en place dans sa classe ? Y a-t-il un impact sur les apprentissages des élèves et leur maîtrise des compétences orthographiques ?

Les concepteurs de la twictée, J.HOBART et R.FORGIONE , respectivement enseignant formateur et professeur des écoles, organisent régulièrement ce dispositif collaboratif d’enseignement et d’apprentissage de l’orthographe via le compte twitter @TwicteeOfficiel

Descriptif du dispositif


Ce dispositif est composé de plusieurs phases :
  Phase de dictée individuelle « traditionnelle » composée de 140 caractères ;

  Phase de négociation : par groupe, les élèves confrontent leurs productions individuelles et proposent une twictée tirant parti des réussites de chacun ;

  Phase d’échange : les groupes envoient leurs twictées à une classe qui aura à charge de les corriger et ils reçoivent les twictées d’une autre classe ;

  Phase de correction et de négociation : chaque groupe doit surligner les erreurs repérées dans les twictées reçues ;

  Phase de conception d’outils. Il s’agit d’écrire des justifications orthographiques en 140 caractères : les « twoutils » qui, sous la forme de tweets, expliquent les erreurs. La conception des twoutils permet aux élèves de réinvestir tout ce qui a été abordé en classe et de chercher les règles de français correspondant aux erreurs dans leurs outils de classe. Dans leurs twoutils, les élèves ajoutent des « balises » afin de catégoriser les erreurs orthographiques et la règle associée. Cette catégorisation les oblige à prendre de la distance par rapport à la langue, et à la questionner.

En amont, les enseignants engagés dans ce dispositif élabore de manière collaborative les textes des twictées proposées.

Quels fondements didactiques ?


Les concepteurs ont appliqué les cinq fondements de C.BRISSIAUD et D.COGIS, énoncés dans leur ouvrage "Comment enseigner l’orthographe aujourd’hui ?" Hatier, 2011. Ils se sont également tournés vers les éléments de la recherche, du côté des cognitivistes avec M.FAYOL (2008) mais aussi des linguistes avec J-P.JAFFRE (2008) afin de dégager des éléments opérant dans l’enseignement de la dictée.
A partir des recherches actuelles, mais aussi des leçons du passé, D.COGIS et C.BRISSAUD ont dégagé cinq principes qui fondent un enseignement raisonné de l’orthographe. Il s’agit :
 « de différencier connaissance et mise en œuvre » :
Elles partent du constat que les élèves réussissent les exercices mais ne transfèrent pas leurs connaissances dans leurs écrits. Deux raisons sont avancées :
* La situation de surcharge cognitive dans laquelle les élèves se trouvent au moment de produire un texte ;
* En période d’apprentissage, les connaissances ne sont pas encore stabilisées ou manquent encore.
L’enseignant doit apprendre aux élèves à réviser l’orthographe dans leurs écrits, à se relire et à utiliser des outils. Il s’agit donc de transmettre des connaissances et d’amener les élèves à mobiliser leurs connaissances dans leurs écrits.

 « de distinguer savoirs reposant sur la mémorisation et savoirs reposant sur l’analyse » :
Cela revient à distinguer l’orthographe lexicale et orthographe grammaticale. La première relève plutôt de la mémorisation en privilégiant d’abord les activités de sélection des mots, de manipulation des mots et d’identification des similarités morphologiques, puis ensuite des stratégies de mémorisation. La seconde relève plutôt de l’analyse de la variation des mots en fonction du contexte.

 « d’établir une progression véritable »  :
Pour l’orthographe lexicale, elle doit tenir compte de la fréquence des mots et des besoins des élèves pour écrire. Pour l’orthographe grammaticale, doit tenir compte de leurs possibilités de compréhension des notions syntaxiques et morphologiques correspondant aux structures qu’ils utilisent dans leurs écrits.

 « de pratiquer une évaluation positive » :
Il est important de laisser aux élèves le temps d’apprendre et de progresser avant de les évaluer et de considérer leurs acquis. L’évaluation doit fixer des objectifs humbles et modestes, mais réalisables et rendre compte des progrès.

 « de proposer aux élèves des activités qui les engagent intellectuellement » :
Il s’agit de proposer une activité qui dépasse la simple action ou la simple réponse. Il doit donc y avoir une marge d’initiative et de réflexion de la part de l’élève.
* la justification écrite
* la confrontation orale
* la formulation des conclusions
* le bilan
Ainsi ces cinq principes de base reposent sur la volonté de donner du sens aux questionnements et aux raisonnements des élèves. La révision du texte constitue un moment crucial dans l’enseignement de l’orthographe.

Si vous souhaitez mettre en place cette pratique dans votre classe, n’hésitez pas à contacter Odile Fleury, CPC généraliste ou de vous rendre directement sur le site Twictée, via le lien ci-dessous.

Voir en ligne : La twictée, Dispositif collaboratif d’enseignement et d’apprentissage de l’orthographe